Le marché du chauffe-eau électrique à accumulation (ou cumulus) se partage en deux catégories, caractérisées par la technique de l’élément chauffant : le cumulus à résistance blindée ou le cumulus à résistance stéatite. Le choix entre ces deux options sera essentiellement dicté par la composition de l’eau distribuée localement et par le montant prévu pour l’investissement initial.
Préalable indispensable au choix entre stéatite et blindée : connaître la composition chimique de l’eau
Les services des eaux doivent mettre à la disposition des consommateurs une eau conforme aux critères légaux de salubrité et d’aspect (décret N° 89-3 du 3 janvier 1989). Mais rien ne limite dans l’eau potable la teneur en carbonates de calcium et en magnésium (calcaire), dissous dans les couches géologiques traversées.
La teneur moyenne en calcaire de l'eau potable se situe arbitrairement entre 13 et 15° TH (pour titre hydrotimétrique). Au-dessus de ces valeurs, l’eau, qualifiée de « dure », dépose rapidement sur les surfaces en contact une couche minérale (entartrage) ; en dessous, elle est dite « douce » et favorise la corrosion des parois métalliques.
Bon à savoir : les services des eaux sont en mesure de renseigner très précisément sur la dureté de l’eau.
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La résistance blindée : pour les eaux de dureté moyenne
Noyée dans le ballon, la résistance blindée (ou thermoplongeur) permet une montée en température rapide de l’eau (échanges directs). Pour des raisons de pérennité des performances et de coût d’exploitation, ce montage n’est préconisé qu’en présence d’eau moyennement calcaire. En effet :
- en présence d’eau très douce, l’acidité de l’eau écourte la durée de vie de la résistance blindée, par oxydation de son enveloppe métallique ;
- et si l'eau est trop dure, le calcaire s’accumule autour de la résistance blindée. Cette couche isolante perturbe les échanges thermiques et provoque un allongement progressif du temps de chauffe. À terme, la coupure électrique des appareils munis d’un tarif de nuit peut survenir avant la montée en température complète de l’eau. Le plus souvent, la résistance grille par surchauffe, bien avant ce stade ! Enfin, le volume de calcaire accumulé dans le ballon réduit d’autant la quantité d’eau chaude disponible au robinet.
Bon à savoir : dans les régions aux eaux très dures, il est recommandé de détartrer les cumulus à résistance blindée tous les 2 ans. Cette opération, comme le remplacement de l’élément chauffant, nécessite le vidage complet du ballon et le démontage de la résistance.
Le cumulus à résistance stéatite : pour les eaux très dures ou très douces
La résistance stéatite, insérée dans un fourreau parfaitement étanche, n’entre jamais en contact direct avec l’eau qu’elle chauffe.
Ainsi isolée, la résistance est parfaitement protégée de l’entartrage néfaste aux échanges thermiques provoqués par l’eau dure comme de l’acidité de l’eau douce qui tend à ronger sa surface.
Dans ce cas de figure, l’élément chauffant stéatite est plus durable que l'élément blindé. Il assure, en outre, tout au long de sa vie un niveau de rendement calorifique stable et une durée de montée en température optimale, ce qui génère des économies d’énergie.
Remarque : avec la résistance stéatite, plus de détartrage périodique systématique, mais la protection des parois de la cuve par un dispositif anti-électrolyse performant (anode magnésium ou, mieux, système ACI hybride) reste de rigueur.
La face cachée du prix des résistances blindées et stéatites
Les résistances blindées et stéatite sont valorisées, en pièces détachées, à des prix comparables. Comptez entre 60 € et 90 € TTC, en moyenne, selon la puissance et la marque.
Ce constat est un peu déroutant, car la résistance blindée souffre d’une réputation « bas de gamme ». La réponse à ce déficit d’image se trouve dans le chauffe-eau en lui-même : le prix de revient d’une cuve stéatite est légèrement plus élevé (fabrication et intégration du fourreau). Ce montage est donc systématiquement écarté des appareils d’entrée de gamme, tous équipés d’une résistance blindée. Il est alors facile de faire l'association entre l'appareil et le composant qui le définit.
Il existe pourtant des cumulus blindés d’excellente qualité, rivalisant en performances, en coûts d’exploitation et en charges d’entretien avec leurs homologues stéatites. Il suffit de choisir l’appareil convenant à la qualité de l’eau !